Tourisme
Le tourisme dépend fortement du temps et du climat, même si d’autres facteurs contribuent également à déterminer le caractère attractif d’une destination.
Les changements climatiques devraient avoir des effets plutôt positifs sur le secteur touristique en Belgique. La saison touristique pourrait s’allonger du fait d’un accroissement du nombre de beaux jours, lesquels sont intéressants d’un point de vue touristique. En Europe méridionale, la période estivale pourrait devenir excessivement chaude, ce qui rendrait les séjours dans les régions septentrionales plus attractifs pour les touristes. Le pic de fréquentation des destinations estivales du sud de l’Europe devrait diminuer et les meilleures périodes de vacances dans cette région pourraient se déplacer vers le printemps et l’automne. Pour ce qui est de la Flandre, on s’attend à ce que l’accroissement du nombre de nuitées consécutif aux changements climatiques oscille entre +2 et +16 %. À titre de comparaison, dans le sud de l’Europe, on prévoit au contraire une diminution comprise entre -1 % et -4 %, selon le scénario. Qui plus est, une augmentation du nombre de nuitées draine dans son sillage des dépenses accrues dans le secteur touristique.
Néanmoins, les changements climatiques devraient également produire des effets négatifs tels que: augmentation des dommages aux infrastructures et aux logements à la suite de l’intensité accrue des précipitations, vagues de chaleur, etc. En particulier, si des pôles d’attraction touristiques majeurs ou des sites culturels uniques devaient être dégradés, les répercussions seraient extrêmement négatives. Par ailleurs, les entrepreneurs du secteur touristique devront peut-être investir davantage dans des systèmes de refroidissement et consommer plus d’eau, ce qui pourrait avoir un effet sur la rentabilité des entreprises. Il semble approprié de veiller à présenter une offre touristique et récréative suffisamment variée. De toutes les destinations, c’est la côte qui ressentira le plus les effets des changements climatiques. Un climat plus chaud attirera davantage de touristes. Ces touristes supplémentaires contribueront cependant à accroître le problème de mobilité qui se fait déjà ressentir lors des pics de fréquentation. L’élévation du niveau de la mer réduira également l’étendue de la plage et des remblais supplémentaires seront nécessaires pour assurer une meilleure protection (voir secteur ‘Côte‘).
Le tourisme urbain sera moins influencé par les changements climatiques que le tourisme au littoral de même que le tourisme dans les autres régions. Il s’agit ici essentiellement de vacances orientées vers les activités liées aux randonnées cyclistes ou pédestres. Bien que ces activités soient sensibles au climat, elles concernent plutôt le marché intérieur, et les rapports de concurrence seront moins affecté par les changements climatiques. Le printemps et l’automne resteront les deux saisons privilégiées pour ce type de vacances. Dans le sud de la Belgique, l’offre touristique est davantage liée à l’environnement rural et forestier, ainsi qu’aux cours d’eau. En été, un temps plus sec pourrait influencer négativement les activités nautiques telles que la navigation en kayak (et, dans une moindre mesure, la plongée) si le niveau de l’eau est trop bas dans les cours d’eau. En cas d’hiver plus doux et plus pluvieux, le niveau d’enneigement devrait varier.
Les changements climatiques sont de nature à créer certaines possibilités pour le secteur du tourisme. Il importe de tirer parti des possibilités qu’offrent les interventions d’autres politiques dans ce domaine (rénovation urbaine, réaménagement de digues, etc.). Les pouvoirs publics doivent coopérer afin que les lieux touristiques soient aménagés de manière à attirer les touristes. Afin de donner à l’agence Toerisme Vlaanderen la possibilité de contribuer à des projets majeurs, celle-ci a été invitée à participer à l’aménagement des territoires associés au plan Sigma, ainsi qu’à siéger dans les conseils de gestion des bassins pour pouvoir tirer parti des possibilités offertes. La protection des infrastructures touristiques (côte ou patrimoine culturel, par exemple) est organisée dans le cadre plus large de la protection du littoral et de la sécurité civile. Un accord de coopération conclu entre Toerisme Vlaanderen et l’Agence de la prestation de services maritimes et de la côte (MDK) traite notamment de l’organisation des projets relatifs à la protection du littoral. Il a également été décidé que Toerisme Vlaanderen utiliserait les annonces météorologiques côtières de l’Agence MDK dans le cadre de la promotion du littoral.
En ce qui concerne les infrastructures et l’hébergement, dans la mesure où les changements climatiques auront un impact sur l’offre touristique belge, il y a lieu d’adopter une attitude proactive et d’organiser une réflexion visant à optimiser les possibilités futures. C’était l’un des objectifs de l’étude « Impact de la modification climatique à 30 ans sur le tourisme en Wallonie » menée en Wallonie. Cette étude, lancée en janvier 2012 pour une période de trois ans, visait à fournir une réponse aux questions suivantes : 1) Comment les changements climatiques vont-ils modifier la distribution spatiale et la fréquentation des zones récréatives ? 2) Quel est l’impact des changements climatiques (et des stratégies d’atténuation de ceux-ci) sur les flux touristiques européens à destination et en provenance de la Wallonie ?