Rapport alarmant sur les risques climatiques en Europe:

un appel urgent à l'action pour la Belgique et l'UE

Rapport alarmant sur les risques climatiques en Europe.

 12/03/2024

Le récent rapport sur l’évaluation des risques climatiques en Europe (EUCRA) de l’Agence européenne de l’environnement souligne l’urgence d’agir immédiatement face aux défis climatiques croissants. Ce constat intervient alors que la Belgique, et l’Europe dans son ensemble, se préparent à des élections cruciales en juin 2024. Les inondations catastrophiques de juillet 2021 en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas rappellent les dangers tangibles du changement climatique et la nécessité d’une action proactive. Avec des pertes humaines et des préjudices économiques considérables (plus de 222 vies perdues et des dommages économiques estimés à 44 milliards d’euros), l’accent est mis sur les mesures préventives visant à réduire les risques climatiques. Ces initiatives prennent également en compte la justice sociale. 

La Belgique, comme d’autres régions côtières de faible altitude, est particulièrement vulnérable aux inondations, à l’érosion et à l’intrusion saline. Les écosystèmes marins et côtiers sont gravement menacés, avec des conséquences majeures à long terme pour l’alimentation, l’infrastructure et l’économie. Le rapport évalue 36 risques climatiques dans divers domaines, dont 21 nécessitent une préparation immédiate. Huit d’entre eux sont considérés comme particulièrement urgents, soulignant l’impératif de préparer l’Europe au changement climatique, de restaurer la nature, de transformer les pratiques agricoles, de protéger les régions côtières et de remédier aux vulnérabilités, en particulier dans le sud de l’Europe. 

Le rapport analyse en détaille la capacité des politiques sectorielles à gérer ces risques et souligne l’importance d’intégrer l’adaptation climatique dans toutes les politiques, en suivant les recommandations formulées. Il souligne également la nécessité de disposer de budgets spécifiquement alloués à l’adaptation climatique afin de lutter efficacement contre les menaces posées par le changement climatique. 

Les Etats-Membres et la Commission européenne, qui présentera sa communication sur l’adaptation au changement climatique, doiventt traduire ces plans en actions politiques concrètes. En vue des élections nationales et régionales imminentes et de la nomination d’une nouvelle équipe de commissaires européens, il est impératif de s’attaquer de toute urgence aux risques climatiques dans tous les secteurs. Des phénomènes tels que les méga-sécheresses pourraient entraîner une insécurité hydrique et alimentaire, perturber les infrastructures essentielles et menacer les marchés financiers et la stabilité. Les décisions prises aujourd’hui auront des répercussions sur les défis auxquels les citoyens européens seront confrontés au cours de la seconde moitié du XXIe siècle. Ces questions devraient donc être au cœur des priorités du prochain cycle politique (2024-2029). 

La Belgique assure actuellement la présidence du Conseil de l’Union européenne et a pour objectif de faire de l’adaptation une priorité dans les conclusions du Conseil de l’environnement et de l’intégrer dans les discussions au sein de toutes les formations du Conseil. 

Le rapport EUCRA, basé sur les connaissances existantes et complété par les rapports du GIEC, du C3S, du Centre commun de recherche de la Commission européenne (JRC) et des projets de recherche financés par l’UE, soutient le développement de politiques stratégiques. 

Le Centre d’analyse des risques environnementaux et climatiques (Climate and Environment Risk Assessment Center ou CERAC) est une institution fédérale indépendante créée en Belgique à la suite des inondations dévastatrices de juillet 2021. Sa mission principale est d’évaluer les risques climatiques et environnementaux à moyen et long terme, en mettant l’accent sur la sécurité nationale et la résilience de la Belgique. Le CERAC vise à rendre la société belge plus sûre et plus résiliente face aux risques climatiques et environnementaux et aux conséquences de la transition écologique. Pour ce faire, il utilise le cadre des limites planétaires pour définir un espace de fonctionnement sûr et équitable pour la Belgique, évaluer l’empreinte écologique du pays et identifier les dangers liés au dépassement de ces limites. Le CERAC prépare également la première évaluation des risques de changement climatique et de perte de biodiversité en Belgique, destinée à informer les décideurs politiques. Le centre est intégré administrativement au SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et est soutenu par un comité de pilotage intersectoriel et un conseil scientifique pluridisciplinaire.

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